Parmi les discours relevant de la formation, certains revêtent un tour quasi académique, émergeant lors de cours, d’ateliers pratiques tutorés ou de stages, qui affichent ouvertement leur vocation à préparer à l’exercice d’un métier, d’une fonction ou d’une activité plus ou moins récréative. Mais d’autres discours existent, en parallèle, qui se réalisent à l’occasion d’accompagnements individualisés ou de moments collaboratifs entre pairs, sans pour autant correspondre à des genres discursifs officiels. Ce numéro des Carnets du Cediscor s’intéresse précisément à ces discours sans nom, trop souvent laissés de côté par l’analyse faute de reconnaissance institutionnelle. 

Ces discours constituent un ensemble protéiforme : formulaires de visite-conseil, fichiers de commentaire audio de CV d’étudiants, devoirs écrits annotés au fil du temps, entretiens divers, réunions, interactions furtives pendant un atelier. Comment caractériser ces moments fugaces où de la formation opère? Quels sont les marqueurs discursifs les plus apparents de ce qu’on pourrait nommer l’intention formative?  Différentes réponses seront apportées, respectivement adossées à la linguistique énonciative, à l’ergologie ou à l’analyse interactionnelle.

Ce numéro s’adresse aux chercheurs et étudiants en analyse du discours, en analyse interactionnelle et en ergologie mais intéressera aussi les professionnels du champ de la formation des adultes (formateurs, tuteurs, maîtres de stages).