Ce dossier prend pour point de départ les études littéraires d’œuvres en lien avec le tatouage, d’une façon ou d’une autre. Mais les articles rassemblés visent surtout à élargir le champ d’investigation en adoptant une approche transdisciplinaire et culturaliste. L’objectif est de croiser des approches d’historiens du droit avec celles de juristes spécialistes de la propriété intellectuelle, ou encore de proposer une réflexion sur la manière dont le droit s’intéresse à la protection des corps tatoués en tant qu’œuvres. Le tatouage dans les collections ou pièces d’exposition renvoie à l’aspect esthétique et éthique du traitement des peaux et des corps. Pour mieux se saisir de la dimension juridique du tatouage en tant qu’acte de modification corporelle, tant du point des personnes tatouées que des professionnels, ce dossier soulève aussi des questions plus vastes comme celles qui se posent en matière d’autonomie, notamment dans le contexte du handicap.

This dossier takes as its starting point literary studies of works linked to tattooing one way or another. More precisely though, the articles intend to broaden the field of investigation by adopting a transdisciplinary and culturalist approach. The aim is to combine the approaches of legal historians with those of lawyers specialising in intellectual property, and to offer a reflection on the way in which the law deals with the protection of tattooed bodies as works of art. Tattoos in collections or exhibits raise questions about the aesthetic and ethical aspects of the treatment of skins and bodies. For a better apprehension of the legal dimension of tattooing as an act of body modification, from the perspective of both tattooed individuals and professionals, this dossier also raises broader issues such as those that arise in terms of autonomy, particularly in the context of disability.