Ateliers d’anthropologie

Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative

Revue d'anthropologie générale et comparative traitant des sociétés et des cultures contemporaines et historiques

A journal of general and comparative anthropology focusing on past and present societies and cultures

Revista de antropología general y comparativa que contempla las sociedades y las culturas contemporáneas e históricas

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Ateliers d’anthropologie

Ateliers d'anthropologie est une revue thématique électronique à comité de lecture. Ouverte aux objets les plus divers, ancrés dans des ethnographies alliant rigueur empirique et innovation théorique, la revue édite l'anthropologie en train de se faire. Sa mise en ligne intégrale permet d'inclure toute ressource documentaire et multimédia.

Ateliers d’anthropologie is an online thematic journal with a review committee. Open to subjects focused on ethnographic studies combining theoretical innovations and precise observations, the journal publishes anthropology in the making. Since it is published online, it allows authors to include any supporting information and multimedia sources.

Éditeur

Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (LESC)

Le Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (LESC) est une unité mixte de recherche du CNRS et de l’université Paris Nanterre (UMR 7186).

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Directeur de la publication

Baptiste Buob

Rédacteur(s) en chef

Fabienne Wateau

Responsable de l'édition électronique

Sandrine Soriano

Type de support

Électronique

Etat de la collection

2011-2023

Politique d'édition électronique

Publication en libre accès

Périodicité

Semestrielle (deux fois par an)

Année de création

2011

Date de mise en ligne

01 juin 2007

ISSN format électronique

2117-3869

Langues de publication

Français, English

Politique sur les frais de publication

Frais de publication

non

Frais de soumission

non

Politique d'évaluation

Procédure d'évaluation

évaluation par les pairs

Délai moyen entre soumission et publication

52 semaines

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Actualités

Nouveau numéro

53 | 2023 – Ma Chine à remonter le temps

Couverture d'Ateliers d'anthropologie, 53|2023

Ce numéro prend pour point de départ l’envie de plusieurs ethnologues d’ouvrir une réflexion commune sur les changements vertigineux connus par la société chinoise des quatre dernières décennies, à partir de leur terrain de recherche qu’il leur arrive de ne plus reconnaître. Face à un rapport au temps et à l’espace transformé de façon radicale, leur ambition est double : mieux comprendre comment la Chine a elle-même traité, incorporé et mis en scène ces changements, portée par une certaine idéologie du « développement » (fazhan) nécessaire et accéléré ; et, d’un point de vue réflexif, reconsidérer la façon dont une pratique ethnographique au long cours peut servir à penser et à indexer ces changements.

Chaque ethnologue décrit la Chine d’aujourd’hui, dans le miroir de celle qu’il a connue lors de sa première enquête ethnographique. Lus les uns à la suite des autres, ces témoignages donnent à saisir le creuset entre les terrains effectués dans les années 1980, 1990, 2000 et 2010, en même temps qu’ils dépeignent différents « états de la Chine » : celle du tournant post-Mao après la Révolution culturelle, celle des politiques d’ouverture et des réformes de libéralisation, puis la Chine de la rénovation et de la réhabilitation, et enfin la Chine forte. Il est aussi question de Taïwan durant ces mêmes périodes. Et de la Chine vue depuis le Népal. Ces rétrospections amènent les chercheurs à prendre la mesure des changements sur le terrain et à identifier, de revisites en revisites, l’impact de l’époque sur leur perception des évolutions de la famille, de l’environnement, des religions (bouddhisme, confucianisme, taoïsme, chamanisme), de la politique, ou encore des minorités locales.

Quelle valeur heuristique y a-t-il pour l’anthropologue à remonter le temps ? Réfléchir aux « frontières épaisses » à traverser pour naviguer entre différentes places topologiques (Baptandier) ; appréhender ce que signifie grandir et vieillir ensemble (mais séparément) avec ses informateurs et les réajustements de positionnement que cela suppose (Chicharro) ; ou se retourner sur soi et questionner quel témoin de mouvements sociaux importants nous avons été pour nos interlocuteurs (Ko) ; ou encore interroger la relation diasporique qui change voire s’inverse lors d’une ethnographie multisituée (Trémon). Remonter le temps, c’est aussi réfléchir à une relation ethnographique « en mouvement » façonnée sur un terrain autrefois lointain et enclavé qui est désormais accessible en train à grande vitesse (Névot) ; saisir « l’inattendu du terrain » qui renverse les relations (Vidal) ; prendre en compte le « point zéro d’observation » que chacun (y compris l’ethnologue) a d’un lieu ou d’un événement, et qui forge ses réactions ou non-réactions face aux destructions (Herrou) ; et repérer les événements qui peuvent servir à identifier les « moments de bifurcation » dans la temporalité d’observation des anthropologues (de Sales).

This issue takes as its starting point several ethnologists’ desire to begin a shared reflection on the dizzying changes undergone by Chinese society of the past four decades, based on their fieldwork site, which they sometimes no longer recognise. Faced with a radically changed relationship with time and space, their aim is twofold: to better understand how China itself has handled, incorporated and presented these changes driven by a certain necessary, accelerated ideology of “development” (fazhan); and, from a reflexive point of view, to reconsider how a long-term ethnographic practice can be useful for thinking about and indexing these changes.

Each ethologist describes today’s China, with an eye to what they experienced at the time of their first ethnographic study. When these accounts are read one after another, they help us understand the crucible between fieldwork conducted in the 1980s, 1990s, 2000s and 2010s, while also depicting various “states of China”: that of the post-Mao watershed after the Cultural Revolution, that of the open door policies and liberalisation reforms, that of the China of renovation and rehabilitation, and finally that of strong China. They also deal with the question of Taiwan during those same periods, and of China seen from Nepal. These retrospections lead the researchers to assess changes in the field and identify, from one return visit to the next, what impact the era has had on their perception of evolutions of the family, the environment, religions (Buddhism, Confucianism, Daoism, shamanism), politics, and local minorities.

What heuristic value does the anthropologist derive from going back in time? Reflecting on the “thick boundaries” to be crossed in order to navigate between different topological places (Baptandier); understanding what it means to grow up and age together (but separately) with one’s informants, and the positioning readjustments this implies (Chicharro); or looking at oneself and considering what sort of witness of important social movements one has been for one’s interlocutors (Ko); or examining the diasporic relationship that changes or even reverses during a multisituated ethnography (Trémon). Going back in time also means: reflecting on an ethnographic relationship “in motion” shaped by a once-remote and enclosed field site that is now accessible by high-speed train (Névot); understanding the “unexpectedness of fieldwork” that reverses relations (Vidal); taking into account the “zero point of observation” that everyone (including the ethnologist) has of a place or event, shaping one’s reactions or lack of reaction in the face of destructions (Herrou); and pinpointing events that can help identify “moments of bifurcation” in anthropologists’ observation temporality (de Sales).